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Langoustier de l'île de Sein construit en 1931 au chantier Belbeoch à
Morgat (Finistère), le Corbeau des mers est un voilier rendu
célèbre, non
seulement par ses qualités de navigation, mais aussi par l'histoire. Il
a en effet transporté, le 26 juin 1940, 27 résistants pour rallier la
Fance libre, juste après l'appel du Général de Gaulle, jusqu'à Newlyn,
un port du Sud-Est de l'Angleterre.
Un trésor national
Selon Daniel Le Lamer, de Port-Louis, qui s'en occupe avec une bande de
copains,
« c'est un bâteau qui a été redécouvert par le colonel Rémi dans une
vasière du Finistère. Il a été acheté par le musée de la Résistance
bretonne, de Saint-Marcel, en 1982. En 1987 et
1988, il est déjà restauré par le musée dans le respect de la tradition,
au chantier du Gip à l'Île aux Moines. Il est ensuite resté à quai dans
le port de Vannes, et son état s'est très vite dégradé ».
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C'est alors qu'il a été confié à Daniel Le Lamer, et transféré à quai,
il y a 8 ans, à Port-Louis, avec l'objectif de le remettre en état et de
le faire vivre. Il a été classé monument historique en 1991, et reconnu
trésor national en 2010.
La tournée des vieux gréements
Il a déjà participé au 70 e anniversaire de l'Appel du 18 juin, en
reproduisant, le 26 juin 2010, la traversée identique de l'Île de Sein à
Newlyn, en partant le soir à 21 h 30, pour une arrivée le lendemain à 22
h 30. Et curieusement, peut-être clin d'oeil de l'histoire, les vents
étant favorables, les horaires ont été respectés à l'identique 70 ans
après.
Mercredi dernier, le
Corbeau des mers
devait appareiller dès 5 h, heure propice pour les marées pour passer
dans de bonnes conditions le raz de Sein. Il est actuellement aux
Tonnerres de Brest jusqu'à jeudi. Puis il descendra sur Douarnenez,
jusqu'au 22 juillet, et fera escale à l'Île de Sein, pour un retour
prévu à Port-Louis le 23 juillet. Il navigue régulièrement de mars à
octobre et participe à toutes les manifestations de vieux gréements, la
saison se terminant par la fête de la bogue d'or à Redon, le dernier
week-end d'octobre.
« Ne naviguent sur ce bateau que ceux qui y ont laissé de leur sueur »,
insiste Daniel Le Lamer. Tous sont en effet bénévoles et passionnés,
tout en recevant des aides de la Compagnie des Îles ou de sociétés
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